5. LA LOGIQUE GLOBALE

Nous sommes, jusqu’ici, restés à l’échelle des parties et des sous-parties. Il ne faut pourtant pas penser que la logique générale de la copie pourrait passer au second plan. C’est à cette dimension-là que nous nous attelons dans cet article.

La logique générale de la copie peut s’observer à plusieurs moments de la dissertation. Dans l’introduction, des indices apparaissent dès les premières lignes, mais ce sont la problématique et l’annonce de plan qui sont les étapes essentielles mettant en lumière la cohérence du devoir.

Prenons l’exemple d’une copie que j’ai déjà utilisée.

Sujet : « Frontières et migrations ».

La problématique choisie par la candidate est la suivante :

Voici l’annonce du plan en 3 temps : franchissements des frontières par les migrants / réactions / effets sur les territoires.

La candidate a-t-elle réussi à suivre son plan ? Comment a-t-elle ensuite organisé et structuré l’intérieur de chacune des parties ? Les étapes suivantes permettent de répondre à ces questions.

Ainsi, l’idée de la PREMIÈRE PARTIE est annoncée (« Dans un premier temps… »), puis 3 phrases détaillent le contenu de la partie en présentant les 3 sous-parties (qui correspondent à 3 échelles). Cette partie est, on le comprend tout de suite, plutôt descriptive : migrer consiste à traverser les frontières; l’observation de ces processus se fait à toutes les échelles. Ce plan par échelle est ici bienvenu ; au sein d’une partie, on peut tout à fait envisager ce type de plan, mais il est souvent déconseillé à l’échelle du devoir car le risque de répétition est trop grand.

A la fin de cette première partie, la candidate en fait le bilan puis elle annonce le thème de la deuxième partie : c’est la TRANSITION, suivie de 3 astérisques.

La DEUXIÈME PARTIE commence directement par l’annonce des 3 sous-parties qui permettent de détailler les réactions aux migrations entre fermeture complète et tri des migrants. Cette partie accorde donc plus de place aux stratégies des acteurs, ceux qui ferment ou opèrent un tri à la frontière et ceux et celles (les migrant·e·s) qui tentent de les traverser. La logique interne de la partie est efficace en ceci qu’elle dresse une sorte de typologie des frontières de façon subtile.

A la fin de la deuxième partie, la candidate fait LE BILAN sur les moyens utilisés pour contrôler les migrations à la frontière et les stratégies des migrants. Tout ceci aboutit donc à des recompositions territoriales des frontières. Puis l’idée de la partie suivante est annoncée : « dès lors » : c’est la TRANSITION. Enfin 3 astérisques marquent la fin de la partie.

La TROISIÈME PARTIE débute par une phrase introductive qui résume l’idée principale. Puis les deux sous-parties sont annoncées. Cette 3e partie porte sur les effets des migrations et des stratégies des acteurs : la candidate analyse donc les conséquences territoriales des phénomènes étudiés dans les parties I et II. On voit aussi que la dernière sous-partie aborde une dimensions essentielle de la géographie : la question de la territorialisation vue comme une appropriation de l’espace. Cette dimension culturelle de la géographie permet de dépasser une approche purement géopolitique des frontières : elle réintroduit de l’humain, des pratiques quotidiennes, etc.

A la fin de la 3e partie, la candidate a fait le choix de ne pas faire de bilan, estimant sans doute que la conclusion qui suivait suffisait.

QUEL BILAN TIRER ?

*Au niveau global, le plan annoncé est un plan analytique,
plutôt classique :

I. DESCRIPTION DES PHÉNOMÈNES (les migrations passent les
frontières).

II. RÉACTIONS ET STRATÉGIES DES ACTEURS (fermeture et
adaptations des migrations).

III. EFFETS SUR LES TERRITOIRES (les « recompositions » : l’apparition de nouvelles territorialités aux frontières, sous l’effet des migrations).

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